627 : La vie est chaude...
Je médite vaguement mes yeux coulent Allez savoir pourquoi ?…
D’ailleurs pas le temps de m’y arrêter : la vie chaude ou froide ne se retient pas
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« Les yeux peuvent être des fenetres qui s’ouvrent sur l’ennui ou qui plongent dans cet infini » Don Juan
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Un livre de Franck Venaille me parvient me touche : abandon générosité – nudité sans défense – survie miraculeuse transparence franchise si rare (et m’implique : nos sorts semblables et différents lui l’écrivain le citadin moi le dilettante le campagnard et tant de similitudes dans la différence même)
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autre Indien blanc encore :
j’aimerais que J.M.G. Le Clézio vienne un jour ici
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je n’ai pas d’autre but que le moyen
(voie du milieu ?) je n’ai d’abord que la poésie qui n’est jamais qu’un autre nom pour le sacré la vie l’humain l’amour… avec les 32 000 mots du Larousse de poche…
les mots les mots les insectes en abondance plus petites individualités que j’observe à l’œil nu insectes ou plutôt graines créées créantes créatrices
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Lève les yeux
Simplement 10 centimètres au-dessus de ta ligne bleue d’horizon
regarde
ton corps se dégage – tu respires mieux
tu n’es plus esclave du sexe d’une femme
de la matière à l’esprit de l’esprit à la matière
les flux circulent mieux
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est-ce qu’on regarde assez les nuages ?
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pleine lune sur la vallée d’argent
six paires d’yeux qui la regardent
et des centaines qu’on ne voit plus)
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ce soleil de décembre que j’essaie de retenir sur la peau de mon corps et dans mes yeux jusqu’au bout…
mais passé quatre heures il s’en va au dos du collet de la Claye et l’on entre alors dans le Royaume de l’Exil
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Daniel Biga : L’Amour d’Amirat. Le Cherche Midi Éditeur, 1984.