635 : " Avec l'aide de la parole vivante de personnes mortes, je tente chaque jour de taire la mort qui parle en moi "

...C'est donc un livre qui vous parle, un livre aux yeux bleus, aux lèvres framboise et au nez juif comme il est interdit de le dire car la racisme philosémite est le péché de ma famille juive comme mon nom l'indique, et pourtant une femme dont j'aurai à reparler plus tard est tombée amoureuse de mon nez parce qu'il est juif ou étaient-ce mes yeux un matin de décembre inconnu dans un café où la lumière reposait sur les tables, et depui nous traversons la terre entière en nous regardant de nos yeux de livres ouverts car elle prétend que mon anachronisme est aussi mon audace permanente qui est la vôtre lorsque vous écoutez Franz Schubert et que vous tombez amoureux, c'est donc à l'amoureux en vous que j'écris, à la femme impromptue qu'indiffére pour un temps la question du genre car sa personnalité folle se donne à nouveau le droit de remplacer le petit costume qu'elle s'était choisi ce main pour traverser la journée incognito...

Juliette Katz:  Moi je. Revue L'INFINI n°94, Printemps 2006, Editions Gallimard, p.92.

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