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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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12 octobre 2005

505 : Caterina Murino aime Rothko...

…L'artiste abstrait de New-York, Mark Rothko (1903-1970) a mis fin à ses jours un an avant que les peintures ne soient accrochées et dédiées dans la Chapelle. Rothko avait travaillé sur ce projet pendant des années et avait passé un temps considérable à le mettre au point dans les détails et à donner des instructions spécifiques quant au positionnement et à l'éclairage. C'était un type pointilleux et spécial. Pendant la Grande Dépression, Rothko a vécu de façon précaire grâce à des bourses occasionnelles. Pendant un moment, il a fabriqué des bijoux dans la bijouterie de sa femme. Alternant entre des périodes de dépression et d'optimisme, il alliait un idéalisme élevé à des sentiments toujours présents de son propre manque de valeur. Son art fut une progression allant d'une tentative de réalisme, d'une abstraction soignée dans des champs de couleurs géants aux contours adoucis, jusqu'à un minimalisme évident. Le succès est venu tard pour Rothko. Ces dernières peintures sont des étendues brun pourpre et noires de mur à mur avec peu ou pas du tout de relief linéaire.

Les réactions vont du "riens sans espoir" au Saint Graal et à la Déclaration Finale de l'Art Moderne. Il est certainement possible de se promener en profondeur dans ces peintures mystérieuses, sans image, et de ressentir ce qu'on veut. En dehors de rien, certains voient la face de Dieu, d'autres le Mystère de l'Univers. Des toiles non encombrées de sujet ne laissent pas la porte ouverte à la distraction. C'est une expérience de l'art "à faire soi-même". Comme pour le Suaire de Turin, il y a juste assez de quoi fasciner. Prévue au départ dans une optique Catholique Romaine (Rothko opposa son veto à l'inclusion des Stations du Calvaire), la Chapelle Rothko est maintenant un sanctuaire œcuménique.

A l'inauguration le 26 février 1971, Dominique de Menil, la bienfaitrice de Rothko, a dit : "Je suis censée parler de ces peintures mais je ne pense pas que je puisse les expliquer." Elle ajouta qu'il n'y avait rien de mal à parler, "sauf que ça n'a jamais arrêté." Le message de mort de Rothko fut un don de silence. Il avait toujours trouvé risqué d'envoyer des peintures dans le monde. "Combien, souvent, doivent-elles être abîmées par les yeux de celui qui ne ressent pas et par la cruauté de l'impotent," disait-il .

murino011


PS : "Il n'existe rien de comparable à une bonne peinture sur rien. " (Mark Rothko)

Robert Genn : http://www.painterskeys.com/letters_fr.asp?let=050318


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