Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 135 967
6 septembre 2005

470 : L’advenance, c’est la voiture heurtant la réalité de Ch. et, du coup, ébranlant celle de M. toujours accoudé à sa f...

Christian Metz a défini le "régime scopique" cinématographique dans La Signifiant imaginaire. Sa spécificité est "l'absence physique de l'objet vu". L'absence de consentement de la part de cet objet, l'obscurité regroupant d'autres spectateurs-voyeurs (désir de voir et d'entendre, sans être vu ni entendu) des fantasmes d'un tiers, font du voyeurisme cinématographique ce que Metz désigne comme une "scoptophilie non autorisée", même si l'institutionnalisation du cinéma tend à accorder cette autorisation.
Le spectateur se regarde : s'il s'identifie au personnage, ce dernier n'est encore que la représentation matérielle de ses fantasmes inconscients (par ce phénomène de régrédience partielle dévoilé par Metz) ; il se regarde lui-même, dans un élan de narcissisme incontrôlé.
L'oeuvre est donc sublimation (jouissance de l'artiste, dont l'objet du désir est modifié) et catharsis (jouissance scoptophile du spectateur).

Ecrit par : Le Transhumain | 24.04.

       *

[… ] Le récit qui prend forme aux yeux du sujet-spectateur est donc un phénomène observable et essentiellement double. L’hypothèse d’un instant cinématographique partagé par la conscience d’un individu en aval (le sujet-spectateur) et par un autre en amont (l’auteur) paraît se justifier d’elle-même. Toutefois, ces rôles ne sont pas irréversibles et encore moins divisé en deux instances, l’une émettrice et l’autre réceptrice. Le sujet-spectateur peut s’activer et participer à l’essor du récit sans nécessairement émettre des informations. Le sujet-spectateur ne peut qu’émettre des possibilités. Comme spectateur, l’individu demeure actif et alerte, toujours prêt à colmater les fuites. Mais en tant que sujet, seules ses connaissances lui fournissent matière à œuvrer le film. Le piéton peut toujours freiner son élan le temps d’un éternuement, cela ne veut pas dire qu’il a «deviné» l’accident et ainsi sauvé sa vie. Le sujet-spectateur est libre de suspendre son absorption diégétique et tout aussi libre d’émettre ses propres hypothèses. Or, le film ne cesse d’advenir.

… L’objet filmique est ici à son état sauvage. C’est le promeneur qui se heurte à un lion en liberté. Ce lion s’offre au regard, mais la capture, voire la conceptualisation en tant que mammifère carnivore, n’est pas encore effective. C’est par la proposition que l’on «capture» le phénomène filmique; si l’on entend par proposition l’énoncé et/ou l’expression d’un principe commun. On peut, dès lors, parler à juste titre d’un processus de secondarisation, comme Christian Metz (1984) en a emprunté le concept à la psychanalyse. Il s’agit d’une opération active non soumise à l’observation immédiate, mais déterminée par le principe de réalité. La secondarisation ne peut s’opérer que dans un contexte actif où l’individu s’y inscrit en co-présence avec l’objet. Concrètement, c’est l’axe de médiation dans lequel agissent les processus de communications (film) et de réceptions (individu).

[...]

http://www.er.uqam.ca/nobel/gerse/numero_3_03.html


Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité