1079 : le peintre aux yeux ...

Le peintre de Guinness

(dans ses petits souliers)

Avant de savoir qu’il peignait
Je savais qu’il buvait
Il se tenait impassible
Comme un néon aux yeux mis clos
Autour les autres s’offrent des convenances
Et du confinement dans le prêt à rencontrer
C’est pas fade quand le bas vaut le haut
C’est jamais fade quand les bas volent haut
Il existe d’invisibles parois entre types et filles
J’essaye parfois troublé par une allure de nuit baisable
De les faire tomber
Ces frontières
Je m’y emploie avec un scepticisme rieur
Pour désarmer l’opprobre
Faire sauter les bulles ténues pour s’octroyer
Une fille bien tournée
Caste pas chaste
C’est bien moins aisé que d’arracher les aveux
D’un type cousu au comptoir
Comme une pièce rapportée
Un patchwork châtré
La bouche du poivrot se découd plus facilement
Pour lâcher des imprécations amères
Que la bouche d’une beauté
Pour arracher un coup de langue capiteux
Lui le peintre aux yeux de néons fermés
Il s’en fout
Il rit à son verre
Le cajole, le panse
Et jette ses orteils furieux sur le bas du zinc
Comme un coït rentré dans sa chaussure

Régis Duffour... PireFiction

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