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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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18 juillet 2007

937 : Les yeux seuls sont encore capables de pousser un cri

Les angles de tir sont nombreux. On peut par exemple estimer que les Feuillets d’Hypnos de ­René Char sont aussi inaudibles dans la cour d’honneur qu’ils sont illisibles sur les affiches du festival. Dans le premier cas, les micros n’améliorent pas la diction souvent brouillonne des acteurs; dans le second, la typographie choisie tient du hiéroglyphe : mal de tête assuré pour qui tente de déchiffrer.

Le procès n’est pas seulement affaire de prononciation ou de calligraphie. Pour certains, c’est le texte de Char qui est en lui-même impossible : de fait, il est permis d’être hermétique à cette chaîne d’aphorismes, même compte tenu du lieu et l’époque de leur conception (la Résistance) : «L’acte est vierge même répété», «Le poème est ascension ­furieuse ; la poésie, le jeu des berges arides», «Les yeux seuls sont encore capables de pousser un cri», «Un jugement qui engage ne fortifie pas ­toujours», etc.

«Feuillets d’Hypnos», une armée d’amateurs au secours de Char
Par René Solis. (à Avignon)
Libération mardi 17 juillet 2007.


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