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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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6 mars 2007

871 : Sollers ne va pas nous dire aussi qu'il s'est fait enculer par Mauriac devant la maison de Montaigne

(...) Je me pointe à six heures moins cinq... Il y a un peu plus de monde que la dernière fois... ou un peu moins ? Je vais m'asseoir au premier rang du deuxième groupes de sièges près d'un papy... Longue attente... Il y a le noir qui fait la sécurité, l'attachée de presse jeune-vieille hispanique avec un gros cul qui fait des va-et-vients, le couple chargé du caméscope et la jeune fille craquante qui s'occupe du présentoir avec les livres. Elle est très jeune, très mince, comme une nymphe ou un ange dans cet univers de vieux. Je n'ai d'yeux que pour elle. Le public c'est des vieux. Quelques rares personnes jeunes qui doivent être des étudiants en communication... En plus de mon vieux, une mégère de sous préfecture vient près de moi. Rose et noir avec des collants vert fluo. C'est vrai qu'il y en a pas mal de ces mégères de sous préfecture... Habillées trop jeunes et trop maquillées... C'est ça les lecteurs de Sollers ? Ça me fait froid dans le dos... Donc il arrive en retard... avec ses éditeurs de chez Hermann, et son co-auteur pour le petit livre d'interviews... Toujours le journaliste local Jean-Marie qui pose des questions... Voilà, ça part... Tout de suite du Sollers... Le journaliste est dépassé... Trois quart d'heure de monologue spectacle... Sollers nous raconte des histoires, des anecdotes, d'où ça vient, machin et bidule dans la ville de truc... . Je me sens très bien... Je surveille d'un œil la petite nymphe qui apparaît et disparaît... Sollers parle des fleurs... Dans la réalité d'abord, puis dans la littérature... J'aurai parié Baudelaire et Proust. Effectivement. Bien d'autres bizarreries... Qu'importe... C'est la façon dont il en parle qui compte : toujours se ramener aux hommes, aux faits, aux personnages, aux acteurs. Qu'importe le sujet avec Sollers. Il est comme un bon scientifique qui révèle l'important... Puis le journaliste reprend ses marques. Habitué à ne pas se faire phagocyter par un auteur ? Il nous raconte sa vie... Tous les détails de Proust... Oui, merci... Vous êtes très intelligent et instruit, mais va te faire foutre avec tes connaissances à la con. Laisse le génie à côté de toi parler, ferme ta gueule gros con. Mais non, il insiste ce crétin... Allusion qu'il a déjeuné avec S à midi et que ce soir aussi il dînera avec lui... Il ne va pas nous dire aussi qu'il s'est fait enculer par Mauriac devant la maison de Montaigne ? Quelques minutes à la fin pour nous parler de son dernier ouvrage d'entretiens avec ce jeune type bien léché... Il allume alors clope sur clope, en buvant son whisky... Comme d'habitude... Les gens commencent à partir... Sans doute que les personnes âgés ont des repas à heures fixes dans leurs pensions... Mon papy commencent à sentir le caca... Il a du faire dans sa couche... Pas de question...? Non ! Aucune... Je regarde ma petite nymphe qui tient le micro scrutant la salle, prête à bondir... J'hésite une seconde... J'aimerai bien lui poser la question sur sa remarque Tous les goûts sont dans la nature, en commentant l'homosexualité dans Proust, alors que justement S dans tous ses écrits met en scène un narrateur homophobe... Cadeau de S qui nous lit un poème de Rimbaud... Sept heures et demi. Fin. Je m'éclipse... en jetant un dernier regard à la petite nymphe.

Sollers et la petite nymphe
JMR33bx, le 19 décembre 2006.


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