Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 135 964
17 décembre 2005

566 : « J'arrive à point comme une dinde pour Noël »

Deuxième cavale.

Il refuse de dire comment il arrive jusqu'en Asie. «Ceux qui m'ont aidé se feraient cuisiner.» En Thaïlande, Celia est sur la plage. Dans le box, il sourit : «Tant qu'à être libre, je préfère les plages de Thaïlande plutôt que Tora Bora (en Afghanistan, ndlr)». Elle reste debout, impassible, après l'audience, juste un geste de la main. A la barre, sa belle-mère le dit «gentil. Il m'aidait au jardin». Ils vont à Francfort, veulent ouvrir un resto de sushis. Il lui faut un passeport. C'est Andrew Rowe, recherché pour une participation aux attentats de Casablanca, qui va lui en fournir un. C'est ce qui le perd. Dumont est arrêté dans un hôtel de Munich le 13 décembre 2003. «J'étais à poil dans la salle de bains, ils étaient armés jusqu'aux dents.» Sous les yeux de Celia, qui découvre alors avec qui elle est mariée. Mais elle l'aime. «Il n'a jamais tiré une cartouche en France.»

«Enfant aimé».

Bandit nonchalant, mais repenti sincère, as de l'évasion et de la cavale, habité par la violence des tranchées de Bosnie, loyal avec ses potes, selon ses avocats, Dominique Sapin et Thierry Lévy. Terroriste islamiste international, «lâche, tueur de flics et de vieilles dames», homme de réseaux et inhumain, selon l'avocat général, qui ne lui voit pas d'excuses : «Vous avez été un enfant aimé.» Et il requiert 30 ans de prison. Dumont, debout dans le box, demande pardon à tout le monde. Et pense aussi aux enfants de ses copains morts. Entre les témoignages de policiers, l'agressivité de la présidente de la cour d'assises et les attaques de l'avocat général Luc Frémiot, il dénonce un procès à charge. «J'arrive à point comme une dinde pour Noël.» Vendredi soir, il a été condamné à trente ans de réclusion, peine assortie d'une mesure de sûreté de vingt ans.

Haydée SABERAN, Libération samedi 17 décembre 2005.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=345721


Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité