9 décembre 2005
560 : Y ' a personne
S’abandonner, se défaire, se remettre à demain, et pas pour se reposer, mais pour la pire fatigue – voilà notre vie, mes frères, qui nous faisons si bonne mine les uns aux autres. La tête, les doigts, les yeux sont hantés.
*
Quand je suis seul comme hier, mon esprit ouvre les yeux, aussitôt halluciné de souvenirs, de désirs, de ressentiments, etc., et les mots pour les dire arrivent trop aisément.
Aussi ai-je mal commencé cette année. Ce sont les autres qui vivent à la place de celui qui écrit ceci – attirés à travers lui, par lui, malgré lui - peu importe : il n’est toujours que cela, un point d’attirance et de dispersion, en fin de compte il n’y a personne.
Henri Thomas : Compté, pesé, divisé. Editions Plon / Carnets, 1989, p.44.
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