540 : Il n'y avait plus beaucoup de mots
Anne-Marie Albiach est un poète contemporain majeur. Je l’énonce au masculin « générique », sciemment (elle-même emploie tour à tour masculin et féminin, indifféremment.) La poésie est un monde d’hommes. Il suffit de jeter un coup d’œil aux rayons des librairies, des bibliothèques, de feuilleter les anthologies pour le constater. Anne-Marie Albiach y impose une voix souveraine, hors toute distinction sexuelle. Ou plutôt sa féminité s’exprime au-delà de cette différenciation binaire – pour ne pas dire manichéenne. Aujourd’hui on dirait queer, transgenre mais ce serait un peu anachronique ; ou plutôt, ça ne sonnerait pas tout à fait juste. Citons un passage de Flammigère :
« ... « l’énigme chaleureuse de la langue »
cet envers du réel
où
Ortie femelle
la stérilité pince l’entraille verte (...) il se lève il se rabaisse (...)
et lové au sable il renaît dans les fibres stériles de
l’androgyne trinitaire »
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