463 : Dans le plus grand des secrets, sur une période de 25 ans...

L’immense plan d’eau qui lui sert de couvre-chef attrape le bleu du ciel, en Hommage à Yves Klein, l’œil averti du pilote atterrissant à Orly s’en régale. Le Cyclop est le reflet de son environnement, réel et imaginaire : le bassin est carré, à l’image de la Terre vue de l’espace (confidence que Klein prétendait tenir de Youri Gagarine, conviction dont il refusait de se départir). L’aspect happant et labyrinthique de la forêt, thème cher au Heart of Darkness de Joseph Conrad, est présent à sa surface par le jeu de la lumière. Il s’incruste plus profondément encore, au cœur même de l’ouvrage, centre de la pensée, reflet de la folie de son concepteur : « La folie est totale, mais bien organisée… chez moi ! ». (4)

...La folie de Tinguely jusqu’au bout lui donne raison : si le Cyclop est préservé, ce n’est que temporaire. Le coût exorbitant de son entretien (près de 200 000 euros par an) le condamne aux yeux d’une société assoiffée de profitable. C’est au locataire le plus assidu, après Tinguely qui en avait fait son havre, que reviendra la tâche d’animer l’œuvre. La nature, reflet du mouvement de la vie, saura tôt ou tard en devenir le seul moteur, et la forêt cachera à nouveau les créatures fabuleuses qui l’habitent.

Jean Tinguely meurt le 30 Août 1991 d’une attaque cérebrale... http://www.geocities.com/organdi_revue/December2002/Geoffray01.html

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