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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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7 mai 2005

360 : "Je suis seul ici, j'y suis au bout du monde"

(XVIII)

Quatorzième journée

    On s'aperçut ce jour-là que le temps venait favoriser encore les projets infâmes de nos libertins et les soustraire mieux que leur précaution même aux yeux de l'univers entier. Il était tombé une quantité effroyable de neige qui, remplissant le vallon d'alentour, semblait interdire la retraite de nos quatre scélérats aux approches même des bêtes; car, pour des humains, il n'en pouvait plus exister un seul qui pût oser arriver jusqu'à eux. On n'imagine pas comme la volupté est servie par ces sûretés-là et ce que l'on entreprend quand on peut se dire: "Je suis seul ici, j'y suis au bout du monde, soustrait à tous les yeux et sans qu'il puisse devenir possible à aucune créature d'arriver à moi; plus de freins, plus de barrières." De ce moment-là, les désirs s'élancent avec une impétuosité qui ne connaît plus de bornes, et l'impunité qui les favorise en accroît bien délicieusement toute l'ivresse. On n'a plus là que Dieu et la conscience: or, de quelle force peut être le premier frein aux yeux d'un athée de coeur et de réflexion? Et quel empire peut avoir la conscience sur celui qui s'est si bien accoutumé à vaincre ses remords qu'ils deviennent pour lui presque des jouissances? Malheureux troupeau, livré à la dent meurtrière de tels scélérats, que vous eussiez frémi si l'expérience qui vous manquait vous eût permis l'usage de ces réflexions! Ce jour était celui de la fête de la seconde semaine; on ne s'occupa qu'à la célébrer. Le mariage qui devait se faire était celui de Narcisse et d'Hébé, mais ce qu'il y avait de cruel, c'est que les deux époux étaient tous deux dans le cas d'être corrigés le même soir. Ainsi, du sein des plaisirs de l'hymen, il fallait passer aux amertumes de l'école; quel chagrin! Le petit Narcisse, qui avait de l'esprit, le remarqua, et on n'en procéda pas moins aux cérémonies ordinaires. L'évêque officia, on conjoignit les deux époux et on leur permit de se faire, l'un devant l'autre et aux yeux de tout le monde, tout ce qu'ils voudraient. Mais qui le croirait? L'ordre était déjà trop étendu, et le petit bonhomme, qui s'instruisait fort bien, très enchanté de la tournure de sa petite femme et ne pouvant pas venir à bout de lui mettre, allait pourtant la dépuceler avec ses doigts si on l'eût laissé faire. On s'y opposa à temps, et le duc, s'en emparant, la foutit en cuisses sur-le-champ, pendant que l'évêque en faisait autant à l'époux. On dîna, ils furent admis au festin, et comme on les fit prodigieusement manger, tous deux, en sortant de table, satisfirent en chiant, l'un Durcet, l'autre Curval, qui gobèrent délicieusement ces petites digestions enfantines. Le café fut servi par Augustine, Fanny, Céladon et Zéphire. Le duc ordonna à Augustine de branler Zéphire et à celui-ci de lui chier dans la bouche en même temps qu'il déchargerait. L'opération réussit à merveille, et si bien que l'évêque voulut en faire faire autant à Céladon: Fanny le branla, et le petit bonhomme eut ordre de chier dans la bouche de monseigneur en même temps qu'il sentirait son foutre couler. Mais il n'y eut pas de ce côté un succès aussi brillant que de l'autre; l'enfant ne put jamais chier en même temps qu'il déchargeait, et comme ceci n'était qu'une épreuve et que les règlements n'ordonnaient rien sur cela, on ne lui infligea aucune punition. Durcet fit chier Augustine, et l'évêque, qui bandait ferme, se fit sucer par Fanny pendant qu'elle lui chiait dans la bouche; il déchargea et, comme sa crise avait été violente, il brutalisa un peu Fanny et ne put malheureusement point la faire punir, quelque envie qu'il paraissait bien qu'il en eût. Il n'y avait rien de si taquin que l'évêque. Sitôt qu'il avait déchargé, il aurait volontiers voulu voir au diable l'objet de sa jouissance; on le savait, et il n'y avait rien que les jeunes filles, les épouses et les jeunes garçons craignissent autant que de lui faire perdre du foutre. Après la méridienne, on passa au salon où chacun ayant pris place, Duclos reprit ainsi le fil de sa narration : ...

(SADE : Les 120 journées de Sodome. http://desade.free.fr/ )


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