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20 avril 2005

334 : Regarde dans mes yeux. Je te cherche. Ne me chasse pas.

hantaiHantaï Simon
Regarde dans mes yeux. Je te cherche. Ne me chasse pas 1953
46,4 x 35 cm (18 3/8 x 13 3/4 in.)

Peinture à la cire et éléments de squelette sur papier monté sur carton
Titrée, monogrammée et datée en bas : Regarde dans mes yeux. Je te cherche. Ne me chasse pas, H. 52
Provenance : Don de l'artiste
Expositions : Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p.444, p. 487

Bibliographie : Suzanne Duco-Nouhaud, L'apport du surréalisme chez Yves Laloy (1920-1999), Symbolisme et magie picturale, Mémoire de D.E.A., Histoire de l'Art Contemporain, sous la direction du Professeur Serge Lemoine, volume I et II, Paris, Université de Paris IV, 2000, p. 11, document n° 4 « A mi-chemin entre le fossile sorti de sa gangue et l'oiseau de feu qu'il poursuit, Simon Hantaï a retracé, pour sa propre édification, toute la démarche surréaliste en art. Avec lui, les matériaux les plus indignes (un os, une arête de poisson, un fragment de journal) acquièrent un éclat qui les révèlent à eux-mêmes et à nos yeux. La métamorphose s'opère soudain sur chaque élément et dans ses parties les plus infimes. Un os devient une aile battante, un fragment de journal un œil qui interroge ou vous menace : « Que viens-tu faire ici ? Es-tu des miens ? Un ami ? Sinon, passe ton chemin avant que, des couleurs qui te composent, je peigne sur ton os iliaque la vie que tu aurais dû mener. » » (Simon Hantaï, in : Médium, Nouvelle série, n° 1, novembre 1953, p. 1)

Simon Hantaï
« Dans ce bruit consternant et tout envahissant de sonnailles en quoi se résout de plus en plus l'art d'aujourd'hui - où tout est si bien arrangé pour que ce soient toujours les mêmes bêtes qui « mènent », attestant que la domestication est parfaitement accomplie - enfin des coups de gong ! Le maillet heurte tour à tour le gong mâle ou yang et le gong femelle ou yin, selon le rythme infaillible qui annonce la véritable création ; c'est Simon Hantaï, à qui font cortège les êtres fabuleux que son souffle a doués de vie et qui se déplacent comme nuls autres, en ces premiers jours de 1953, dans la lumière du jamais vu. Simon Hantaï, qui pourrait bien avoir hanté, comme l'autre Simon, « la demeure où la Racine du Tout a ses fondations ». Je songe à ces magnifiques planches (signées Soemmering, Scarpa, Walter, Caldini, Albinus, etc.), qui ornaient les vieux albums anatomiques, où chaque architecture ou texture d'organe humain trouve son répondant analogique dans une structure végétale : utérus et fleur de tabac, oreille interne et baumier du Pérou (cf. La Médecine pittoresque, Paris 1834-1837). De tels éléments mis en rapport ne pouvaient manquer un jour de s'étendre jusqu'à fusionner et l'on touche ici, en effet, à un univers qui réalise leur parfaite conjugaison. Simon Hantaï aussi, parce qu'il a presque fallu lui faire violence pour le décider à « exposer », tant il répugne à se laisser prendre dans le circuit commercial qui est, de nos jours, le ver vainqueur de l'expression artistique et tant cela nous renseigne sur la rare qualité de son type de raisonance intime, en définitive l'unique donnée sur quoi la toute-confiance puisse s'édifier.
Une fois de plus, comme peut-être tous les dix ans, un GRAND DEPART. »
(Paris, L'Etoile scellée, Simon Hantaï (présentation d'André Breton), 1953)

( http://breton.calmelscohen.com/index.cfm )


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Commentaires
P
"L'Amoureuse" (1923)<br /> <br /> Elle est debout sur mes paupières<br /> Et ses cheveux sont dans les miens,<br /> Elle a la forme de mes mains,<br /> Elle a la couleur de mes yeux,<br /> Elle s'engloutit dans mon ombre<br /> Comme une pierre sur le ciel.<br /> <br /> Elle a toujours les yeux ouverts<br /> Et ne me laisse pas dormir.<br /> Ses rêves en pleine lumière<br /> Font s'évaporer les soleils,<br /> Me font rire, pleurer et rire,<br /> Parler sans avoir rien à dire.
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P
Pourtant, j’ai vu les plus beaux yeux du monde,<br /> Dieux d’argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,<br /> De véritables dieux, des oiseaux dans la terre<br /> Et dans l’eau, je les ai vus.
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