Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 135 993
2 avril 2005

317 : Les yeux qu'on ferme voient encore

Les yeux

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.

( René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907). Recueil : La vie intérieure)



Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité