Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 135 981
20 février 2005

266 : trente-six cahiers, trois carnets de petit format et dix liasses de feuilles non reliées

[...] Mais en dépit d'affinités si profondes que chacun se croit parfois « incarné » dans l'autre, leurs différences l'emporteront : Catherine Pozzi a besoin de croire, Paul Valéry de douter. Elle ressent la nécessité d'une loi hautement spirituelle, divine ou philosophique, pour valoriser un univers où Valéry ne voit qu'un jeu de forces aveugles dépourvues de transcendance ; de là, ce mur érigé entre le fonctionnement de son esprit qu'il prise par-dessus tout, et sa vie quotidienne qu'il accepte d'abandonner au hasard et au compromis. C'est, pour Catherine Pozzi, un raisonnement d'une lâcheté insupportable qui l'amène, à plusieurs reprises, à vouloir quitter Paul Valéry : « Il y a en moi une volonté de savoir qui prime la volonté d'être heureuse. Je ne pourrais jamais être heureuse en fermant les yeux. » En janvier 1928, elle rompt définitivement.

[…]

(Catherine Pozzi : Journal, 1913-1934. Phébus "libretto", 2005. Préface par Lawrence Joseph. p.20.)


Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité