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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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8 septembre 2009

1262 : Il ne s'en lassait pas

Il avait été saisi : elle était le miracle qu'il attendait depuis toujours, rousse, pulpeuse, le teint pâle, des yeux verts. Il l'avait regardée qui évoluait sur le quai. Un embrasement atmosphérique accompagnait son évolution dans la gare. p.493.

Il se le frictionnait mécaniquement contre ses draps en visualisant les yeux fermés le corps pulpeux d'une papetière. Après avoir connu une première fois le plaisir de l'orgasme, il prit l'habitude de se le procurer chaque jour (et bientôt d'une manière compulsive) en convoquant dans son esprit des images qui stimulaient leur avènement. Il retournait chaque semaine s'acheter des livres, des stylos, des copies Clairefontaine qu'il mettait sur le compte d'EXA Informatique, il s'attardait dans les rayons et contemplait intimidé la papetière: il réalimentait l'imagerie qui lui servait de stimulant. p.507.

Je caresse avec douceur sa poitrine de soixante ans. Nous nous regardons constamment dans les yeux. J'aime son regard, sa profondeur caverneuse, éclairée aux bougies, où luisent comme des éclats de métal les désirs, les pensées, les regrets qui la bousculent... Tout se passera par le regard. Tout se passera dans ses yeux. Tout se passera dans son imaginaire. p.543.

et Laurent Dahl s'écroula sur la banquette le long de la bibliothèque, où il ferma les yeux pour ranimer dans son esprit des détails de l'inconnue, ongles, oeil, oreilles, dents, gestes, odeur, orteils, cheveux, sourires, voix, mots, paroles, regards... Il ne s'en lassait pas. Il se souvint de chaque seconde de ce sortilège de quatre heures. p.560.

Éric Reinhardt, Cendrillon. Editions Stock, 2007.


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