16 octobre 2008
1125 : Leurrer les yeux
Balzac a donc intimement ancré, chez ses trois peintres, l'art de "leurrer les yeux" dans une hystérie érotique utilitaire, entièrement dénuée de réciprocité et mise au service de l'illusion et de la séduction picturales. Désamarré depuis la Renaissance de la fonction dévotionnelle et liturgique où l'avait maintenu l'Eglise romaine, l'art de peindre n'est déjà plus, dans le XVIIe siècle de Balzac, où le mécénat royal et laïc a succédé à celui du clergé avant de céder la place au marché bourgeois, que la version cérébrale et virile de la prostitution féminine et mercantile. Le ver de la corruption est dans le fruit.
Marc Fumaroli,
Frenhofer, démon de la peinture
Le Monde des Livres 16/10/2008
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