996 : Les yeux clos

"Les dormeurs et les morts ne sont que des images” (Shakespeare, Macbeth)
Cette émission s’intéressera, d’une part, à cette figure que l’on retrouve dans la poésie ou la peinture et dont les variations pourraient être rassemblées sous l’appellation générique “les yeux clos” en hommage à Odilon Redon et, d’autre part, au sommeil, notamment en tant que “source du commencement, du recommencement. Veille d’un lendemain auquel on ne demande rien que de venir”. (Jean-Luc Nancy).
Ces deux thèmes – les yeux clos, le sommeil – vont jouer leurs différences car, s’il est clair qu’on n’entend pas mieux les yeux fermés, on ne tombe pas forcément de sommeil quand les paupières s’abaissent comme des rideaux et nous coupent de la vision du monde extérieur.
Dans un des poèmes d’une séquence en vers intitulée “Sommeils”, Paul Louis Rossi écrit : “Celui qui meurt, il revient parfois dans la nuit / Il colle son visage près du nôtre. Il parle (…) Près de l’œil fermé, sous la peau très mince du sommeil / entre la lumière et le soir”. Et dans Dormans de Marie Étienne, on peut lire ces mots : “Je prétends raconter l’apparence des choses, ce qui s’entête d’une affaire vécue et revécue dans la nuit du sommeil, sans gagner en raison, ni clarté”.

Avec :

Marie Étienne, écrivain, poète ("Dormans", Flammarion ; "L’enfant et le soldat", La table ronde).
Jean-Luc Nancy, écrivain, philosophe ("Tombe de sommeil", Galilée).
Paul Louis Rossi, écrivain, poète ("Faïences", Flammarion ; "Les ardoises du ciel" – avec François Dilasser –, Le temps qu’il fait).

Surpris par la nuit
par Alain Veinstein
France Culture Mardi 20 nov 2007 de 22h15 à 23h30

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