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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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15 mai 2007

913 : Encore un ptit coup

«Ils n'ont mis l'aération que vers la fin. Soit c'était pour rigoler, soit pour énerver les gens. Alors que nous étions tous là pour un contrôle d'identité, pas pour avoir balancé des pavés. Ils nous ont fait sortir un par un, accompagnés par deux policiers corrects, jusqu'au sous-sol du commissariat. Là, un policier qui m'a pris pour un autre qui l'avait insulté m'a dit méchamment : "Je t'ai reconnu. Tu as parlé de ma mère. Allez, baisse les yeux." On a été fouillés. Ils ont demandé nom, prénom, adresse. J'avais mes papiers. Je pensais que c'était fini. Mais on nous a mis dans de grandes cellules. Le gardien asiatique qui ouvrait et fermait le verrou pour qu'on aille aux toilettes était adorable. On a été sortis un à un des cellules, moi au bout de trois heures. J'ai à nouveau décliné mon identité, ça a pris vingt secondes.

Je suis sorti du commissariat parmi les derniers, vers 3 h 30-4 heures du matin. Ma copine m'attendait avec dix à quinze personnes. Un policier a demandé au groupe : "Maintenant, tout le monde est sorti ; partez, dispersez-vous !" On s'en va par la rue Simart. Une dizaine de policiers en blouson nous suivent. Des énergumènes dans le groupe marmonnent entre leurs dents "bâtards". Il y a une tension à un moment avec un gars du groupe. J'entends un policier crier derrière moi "on charge !". Comme je n'ai rien à me reprocher, je continue à marcher. Je crois que le policier derrière moi va me dépasser. Mais je prends un coup de tonfa, puis un autre. Je tombe par terre. Je reprends un gros coup de matraque sur la tête. Je hurle. J'essaie de me protéger. Un policier me relève sans ménagement et me hurle : "Dégage." Il tient un berger allemand en laisse et me pousse à remonter la rue. Je pisse le sang. A l'hôpital Lariboisière, on m'a fait dix points de suture au crâne. Le médecin a constaté la trace de matraque en travers sur mon dos, des hématomes à l'épaule, au genou, à la jambe. J'ai six jours d'interruption temporaire de travail.

«Je reprends un gros coup de matraque sur la tête»
Témoignage d'un ingénieur frappé mercredi par des policiers à Paris.
Par Patricia TOURANCHEAU. Libération : samedi 12 mai 2007


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