807 : Transe
Au musée, la douleur persista durant toute ma visite et atteignit son paroxysme au cours des quelques heures qui suivirent lorsque, de retour à l'hôtel, je m'affalai sur mon lit et restai là les yeux fixés au plafond, virtuellement paralysé par une transe marquée par une extrême souffrance. D'ordinaire en de pareils moments, toute lucidité désertait mon esprit, d'où le terme de transe. Je ne vois pas de mot plus pertinent pour qualifier cet état d'hébétude impuissante dans lequel la conscience faisait place à cette "angoisse positive et active". Et l'un des aspects les plus intolérables de tels intermèdes, était l'impossibilité de trouver le sommeil.
William Styron, Face aux ténèbres. Editions Gallimard, 1990, p.32. TraductionMaurice Rambaud.