Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 135 960
4 juillet 2006

719 : Ah !

Un jour, je nous revois lui et moi sur la chaussée de la rue de Ravignan. Etions-nous d'abord passés chez lui ? Je ne sais plus.

Il me dit, du ton le plus ordinaire : " Figure-toi qu'hier le Christ m'est apparu."

J'avais appris, par expérience, qu'avec Jacob il ne fallait s'étonner de rien, et se garder de trop prendre au sérieux ce qui n'était sans doute que le produit de son humeur. Je dus faire, par conséquent, un ah ! des plus quelconques.

Il continua : " Tu connais bien ma chambre. Tu vois la penderie qui est dans un des coins ? Eh bien ! J'ai d'abord été étonné de voir que deux pieds nus passaient sous le bas du rideau coulissant. Mais l'ensemble de la figure n'a pas tardé à se découvrir. C'était le Christ."

Je n'eus pas le mauvais goût de disputailler. C'était en somme la première fois que Max Jacob me renseignait sur l'évolution qui devait le mener à la conversion au catholicisme.

Jules Romains : Amitiés et rencontres. Editions Flammarion, 1970, p.85.


Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité