718 : je sublime
On atteint un cas limite dans un poème de Je sublime, intitulé Attendre qui, si on l'ampute de ses relatives en cascade, n'a plus que ses deux vers de tête (la principale) :
"Meurtri par les grandes plaques de temps
l'homme s'avance comme les veines du marbre...
dans un torrent..."
voilà tout ce qui subsiste de ces 18 vers, qui ne parviennent à tromper l'attente amoureuse qu'en se perdant dans un dédale de relatives-images :
" ... ton regard où volent d'impalpables papillons de nuit
vêtus de gares fermées dont je cherche la clé de signal ouvert sans rien trouver
sinon des fers à cheval gelés
qui bondissent comme un parapluie dans une oreille
et des canards d'orties fraîches
graves comme des huîtres"
*
Claude Courtot : Introduction à la lecture de Benjamin Péret. Ed Le Terrain Vague, 1965. p.151.