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DEFENSE DE SALIVER DES YEUX !
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30 octobre 2005

522 : Canards, pigeonnes, poulardes, cygnes.

DANS UN OMNIBUS DE LONDRES

Les yeux d’une morte

M’ont salué, enchâssés dans un visage stupide

Dont tous les autres traits étaient banals,

Ils m’ont salué

Et alors je vis bien des choses

Au-dedans de ma mémoire

Remuer,

S’éveiller.

Je vis des canards sur le bord d’un lac minuscule,

Auprès d’un petit enfant gai, bossu.

Je vis les colonnes anciennes en « toc »

Du Parc Monceau,

Et deux petites filles graciles,

Des patriciennes

                       aux toisons couleur de lin,

Et des pigeonnes

Grasses

                 comme des poulardes.

Je vis le parc,

Et tous les gazons divers

Où nous avions loué des chaises

Pour quatre sous.

Je vis les cygnes noirs,

Japonais,

Leurs ailes

Teintées de couleur sang-de-dragon,

Et toutes les fleurs

D’Armenonville.

Les yeux d’une morte

M’ont salué.

Poème écrit en français. (p.206)

* * *

ALBA

Aussi calme que les feuilles pâles, humides du lis-de-la-vallée

Elle est couchée près de moi dans l'aube.

(p.151)

Ezra Pound : Poèmes. Editions Gallimard, 1985.


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