20 septembre 2005
484 : " Crayon : pont qui mène chez moi "
En présence de ce que tu vois, pense que cela t’a peut-être déjà sauvé.
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D’abord aveugle de douleur ; puis voyant de douleur.
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Récit d’un enfant : « Hier il y avait l’œil de la queue d’un paon presque à côté de moi ».
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Le regard de l’amour est également exact et rêveur et l’autre ne se sent jamais observé, pas même regardé.
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Pouvoir faire de la magie, oui, mais avec les yeux.
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La langue scientifique dans la littérature, c’est de l’obscurantisme (elle m’obscurcit littéralement les yeux)
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J’écris : j’entre à tâtons dans tes yeux.
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Écrire aveugle, comme Homère.
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Les survivants voient les images de la grâce.
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Peter Handke : L’histoire du crayon. Editions Gallimard, 1987.
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